Quand Karol devint Jean-Paul II, le monde changea

Il y a 30 ans, le 16 octobre 1978, au 8e tour d'un scrutin qui tint en haleine une grande partie du monde, Jean-Paul II était élu pape.

Tout le monde se souvient de ce pape en blanc qui dès sa première apparation au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome sut séduire une foule italienne étonnée.

Personne n'oublie le rôle déterminant de ce polonais quasi-assassiné dans la chute d'un des totalitarismes les plus atroces de l'histoire de l'humanité.

Chacun garde en mémoire l'ouverture sur le monde de cet infatigable et brillant polyglotte qui visita près de 130 pays.

Jean-Paul II a marqué l'histoire du XXe siècle et son pontificat l'a transformée.

Il y eut les voyages, les Journées Mondiales de la Jeunesse, les positions courageuses, la renaissance d'une Eglise endormie, les combats contre vents et marés. Les polémiques aussi.

Il y eut les enseignements, textes, discours, encycliques et cette "théologie du corps" que personne n'a réellement lue et qui est pourtant d'une force fracassante, d'une justesse surprenante, d'une sensualité édifiante.

Il y eut l'amour, encore l'amour, toujours l'amour, qui était le socle inébranlable de son Eglise et le fondement de sa foi. Amour à destination des oubliés, des malades, des pauvres, des perdus, des retrouvés, des jeunes, des vieux, des colorés, des pâles, des bons, des méchants. Amour qu'oubliait trop souvent selon lui l'égoisme économique et le matérialisme abslutiste dans lesquels nous vivions, continuons de vivre et qui nous pète à la figure aujourd'hui.

Il y eut la jeunesse qui tint toujours une place privilégiée dans son coeur de rebelle. Cette jeunesse qui l'a aimé comme un père; cette jeunesse qui représente l'avenir; cette jeunesse qui est l'espérance du monde; cette jeunesse qui doit proclamer le bien. "Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier."

Il y a une cause de béatification qui avance...

Maintenant Benoît XVI est là. La route a un nouveau lampadaire pour guider l'homme vers le ciel. Après l'exaltation, voici le temps de la réflexion. Le discours est le même mais notre pape du XXIe siècle nous demande de creuser, d'approfondir, de "raisonner", de choisir librement et consciemment la voie du bien. Benoit XVI comme Jean-Paul II en son temps se donne corps et âme pour l'Homme. Pour qu'il prenne conscience de l'amour infini de Dieu qui offre à l'Homme une liberté totale. Et ça fait du bien.

Alors que la crise se poursuit, pensons à Jean-Paul II et à son successeur. Pensons à cette Eglise qui se bat. Pensons à l'Homme qui se débat.

Et essayons enfin "d'être ce que nous devons être" : des êtres libres, responsables qui regardons vers l'Autre et vers le ciel avec foi, espérance et charité.