Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BeniNews
15 octobre 2008

Siffler sur la colline

Image1 Il y a quelques heures, avant le début du match amical France-Tunisie au Stade de France (gagné 3-1 par l'équipe de France), la Marseillaise était une nouvelle fois copieusement sifflée. Huée dans son propre stade.

Ces sifflets n'étaient pas des critiques musicales envers un chant guerrier; ils n'étaient pas non plus une pâle imitation du bruit préféré des arbitres de touche; ils n'étaient certainement un remake des cris de joie d'un quelconque mariage. Non, ces sifflets étaient des cris de haine. De tristes cris de haine lancés par des jeunes à l'encontre d'un pays qui a accueilli leurs parents.

Et ils ne se rendent pas compte, ces quelques rebelles, que leur geste est lourd. Lourd à l'égard de la société mais lourd également à l'égard de leurs propres parents qui ont choisi de venir en France pour eux. Rien que pour eux. Avons-nous déjà vu l'hymne américain sifflé sur son propre territoire?

La France n'a pas encore réussi à créer une nation, un sentiment commun d'appartenance. Pourtant les siffleurs devraient comprendre que ce qu'ils considèrent comme une intégration imparfaite est ailleurs bien plus complexe. Car ils sont rares les pays à avoir tant ouvert leurs portes. La France des années 80 a sans doute été naïve dans sa générosité. Rares aussi ceux qui séduisent tant les migrants. Et nous devrions tous être fiers d'appartenir à cette destination "choisie". Oui, nous devrions tous être fiers de vivre dans un pays libre qui a attiré tant de personnes venues de pays qui ne connaissent même pas la plus petite approximation de la "liberté".

Ce même soir, le parti socialiste refusait de voter le plan de soutien aux banques proposé par le gouvernement. Sauf l'irréductible Manuel Valls, car il faut quand-même quelques grammes de finesse dans un groupe de brutes. Cette attitude purement politicienne démontre, si besoin était, que le monde politique doit changer. Alors que nous faisons face à une des crises économiques les plus graves des 100 dernières années, certains refusent l'union sacrée non par conviction mais par ambition. "L'ambition de faire le bien est la seule qui compte", disait Baden-Powell.

Se mettre en avant. Un défaut vieux comme Hérode. Les uns sifflent dans un stade pour exister; les autres méritent les sifflets pour leur soif de pouvoir.

Quand donc pourrons-nous siffler sur la colline notre bonheur de vivre dans une civilisation de l'amour?

Publicité
Commentaires
BeniNews
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Publicité