L'abonné du curé
Le week-end dernier, alors que le pape Benoît XVI ouvrait un important synode sur la parole de Dieu, l'Eglise de France ordonnait ses nouveaux diacres. Célibataires, mariés, veufs ou futurs prêtres, les diacres sont justement au service de l'annonce de cette parole de Dieu. Ca tombait bien.
Dans une société matérialiste qui oublie trop souvent qu'elle ne peut pas tout toute seule et qui a parfois la terrible prétention de vouloir se sauver elle-même, la vocation religieuse perd de sa grandeur aux yeux des hommes. Ce choix magnifique qui faisait autrefois le bonheur des appelés et la fiereté de leurs parents est aujourd'hui une étrangeté.
Pourtant cette étrangeté, car c'en est bien une, devrait plutôt être louée. Pour une bonne raison : nous en avons besoin.
Dans notre vie quotidienne, nous ignorons souvent la parole de Dieu. Nous courons les rues entre deux rendez-vous sans faire attention au clocher de l'église du coin de la rue, au col romain du curé qui passe, au voile de la bonne-soeur qui sourit. Et le dimanche matin, sur le terrain de foot, le parcours de golf ou à la terrasse d'un café, nous profitons du beau temps sans penser un seul instant que nous pourrions donner ne serait-ce qu'une petite heure à ...
...ce Dieu que nous appelons quand-même de temps à autre.
Que nous appelons pour être le témoin privilégié de notre amour lors de notre mariage.
Que nous appelons pour guider notre enfant adoré sur son chemin de vie par la grâce du baptême.
Que nous appelons lorsque nous souffrons et que nous cherchons de l'aide.
Que nous appelons lorsque nous avons un poids sur le coeur dont nous voulons nous défaire.
Que nous appelons lorsque notre souffrance psychique est devenue souffrance physique et que nous avons besoin du gîte et du couvert.
Que nous appelons lorsque nous souhaitons passer sereinement dans l'autre monde.
Finalement, tout au long de notre vie, nous réclamons ces prêtres, humbles messagers de la parole de Dieu et de cet Amour qui ne juge pas nos erreurs, apaise nos angoisses, console nos tristesses et décuple nos joies. Et nous ne nous en rendons même pas compte.
Si nous ouvrions nos yeux avec humilité, si nous nous avouions à nous-mêmes que nous ne pouvons pas tout tout seuls, si nous avalions simplement ce souffe d'espérance que nous offrent gratuitement ceux qui ont répondu à l'appel de Dieu, alors peut-être que parfois notre chemin de vie serait moins tortueux.
L'Eglise a besoin de prêtres. Nous aussi. Aidons-la.