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BeniNews
18 mai 2011

Affaire DSK : les bourses ou la vie

Image1La folie médiatique qui entoure l'affaire DSK met en lumière une vérité connue de tous : le sexe est la grande affaire de l'homme.

Depuis quelques jours le public mondial, français en particulier, se délecte d'une histoire qui pourrait ressembler à un roman. Un roman du XIXe siècle sur une élite politique, médiatique et financière qui se noie dans le stupre, la puissance et l'argent.

Dominique Strauss-Kahn est certes accusé de tentative de viol sur une jeune africaine mais il fascine par sa boulimie orgiaque, son profil d'empereur romain, sa "réussite" sexuelle.

Nombreux sont ceux qui séparent la vie privée "secret de polichinelle" de DSK de ses malheurs judiciaires actuels. Ils ont raison sur un point : la présomption d'innocence. Personne ne sait ce qui s'est réellement passé au Sofitel, à part les deux protagonistes de l'affaire. L'accusation est suffisamment grave pour que soit exigée une retenue digne. Trop de personnes ont été calomniées, trop de vies détruites, trop d'humanités blessées. Attendons donc les résultats de l'enquête et ne transformons pas nos médias sérieux en de pâles copies de Voici.

Mais ces mêmes personnes ont tort sur un second point : la vertu. S'il est clair que la vie privée doit conserver sa part de secret, que chacun chemine avec ceux qui l'entourent, que tous nous exerçons amour et pardon au sein de notre propre cercle, il n'en demeure pas moins vrai que l'attitude voire les convictions des personnes influentes rejaillissent sur l'ensemble de la société.

Bien-sûr, il n'est pas nouveau que l'intelligensia batifole. Mais il fut un temps où elle avait des garde-fous et où les voix de la sagesse parlaient suffisamment fort pour montrer un autre chemin. Aujourd'hui, nous voyons tout un peuple trouver banal qu'un homme de pouvoir soit connu pour ses comportements déviants. DSK est évidemment loin d'être le seul personnage public à agir de la sorte et, heureusement, les médias ont la décence de ne pas décrire ce qui ferait rougir le public plus fortement qu'il ne le pense. Cependant tout cela est triste.

Il est triste de trouver banal qu'un homme quelconque soit "esclave de ce qui le domine" comme le dit Saint Pierre dans sa seconde Lettre. Il est triste de s'apercevoir que depuis la nuit des temps, l'homme n'arrive pas à gérer le petit truc coincé entre ses jambes. Il est encore plus triste de remarquer que nous avons abandonné le combat de l'amour.

Il était triste, il y a quelques semaines, que toute la France de pouvoir fasse des pieds et des mains pour soutenir Pierre Bellanger, fondateur de Skyrock, voix d'influence auprès de la jeunesse, alors même que la justice avait illuminé sa part d'ombre.

Ce n'est pas non plus anodin qu'aujourd'hui même, en pleine effervescence sexuello-médiatique, la députée UMP Bérengère Poletti ressorte sa géniale idée de contraception gratuite pour les mineurs. Il ne sert plus à rien d'éduquer les mineurs, de leur parler d'amour, de leur montrer un chemin de bonheur. Plus de combat, le sexe c'est la vie.

Pourtant la littérature française, la théologie romaine, la sagesse ancestrale nous offrent des bibliothèques complètes d'écrits et des myriades d'exemples concrets sur l'intensité du lien entre sexe et amour.

La grande affaire de l'homme n'est pas le sexe, c'est l'amour.

L'homme s'est toujours rendu compte que ce qui le rendait heureux, ce qui le transportait, ce qui le grandissait c'était l'amour. Le plus grand apport du christianisme à l'humanité, c'est d'avoir mis l'amour au centre de la vie.

L'affaire DSK n'est donc pas banale. Ou plutôt, il n'est pas banal que nos dirigeants, nos influenceurs médiatiques ou nos idoles artistiques aient un rapport particulier au sexe et à l'amour. Sans exiger l'héroïsme, nous pourrions exiger au moins la conviction. La conviction que la société a besoin qu'on lui parle d'amour. Elle en a besoin en économie, en politique, en diplomatie. Elle en a besoin en sexualité. Car la sexualité est au corps de la soif de l'homme. La sexualité n'est pas privée en ce sens qu'elle est liée à notre volonté de pouvoir et à notre façon d'aimer les autres. L'enseignement de Jean-Paul II sur l'eros et l'agape ont mieux à nous offrir que les sourires en coin d'éternels adolescents frétillant d'excitation.

Un proverbe africain ashanti dit avec sagesse qu'aucun arbre n'a donné de fruit sans avoir eu des fleurs. Si nous voulons que notre société porte du fruit, offrons-lui les fleurs de l'exigeance.

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