Tous les oeufs dans le même panier

Les fêtes de Pâques approchent à grand pas. Pour certains, cela se résumera à aller chercher les œufs en chocolat dans le jardin mais pour d'autres ce sera une véritable libération.

Dans la tradition chrétienne, Pâques est d'ailleurs une double libération. C'est pour cela que cette fête est plurielle. Nous fêtons une première Pâque avec la sortie d'Égypte d'un peuple juif emmené par Moïse (Pessah chez les Juifs) et une deuxième Pâque avec la résurrection de Jésus-Christ.

Après avoir réuni ses apôtres le Jeudi Saint pour préparer un avenir un peu tendu et leur offrir sa présence éternelle dans l'eucharistie et après avoir souffert comme un bœuf  la passion du Vendredi Saint, Jésus ressuscite le jour de Pâques et apporte à tous ceux qui veulent bien voir une espérance qui en rassurera plus d'un. Alléluia, l'homme a enfin le moyen de se libérer. Il ne s'est pas seulement sorti du guêpier égyptien grâce à Moïse, il s'est libéré de lui-même grâce à Jésus. Ainsi est la foi des chrétiens.

La foi est toujours difficile à appréhender. On s'en remet à quelqu'un qu'on a du mal à voir et quand on regarde autour de nous, on se dit parfois que Dieu fait mal son job. A moins finalement que ce soit nous qui fassions mal le job et qui ne mettions pas nos œufs de Pâques dans le bon panier, non?

Alors que "Barack-le-Sage" vient de demander à l'Europe d'intégrer la Turquie en son sein pour des raisons bassement géopolitiques, ces fêtes de Pâques semblent se préparer avec des œufs brouillés.

Les algériens d'aujourd'hui ont la triste impression d'avoir un choix limité à un seul nom : Bouteflika. Mais quand un chrétien est mis en prison pour le simple fait d'être chrétien, qui s'en émeut? Le premier pas vers la liberté est un pas personnel. Pour devenir libres, il nous faut aimer. La haine, le mal et la souffrance sont des fous fragiles qui ont peur de l'amour. La liberté, la joie, la paix, l'amour se vivent au quotidien et gagnent toujours sur le long terme. Mettons nos œufs dans le bon panier.

La crise plonge de trop nombreuses personnes dans la misère. Mais ne sommes-nous pas nous-mêmes tombés sous le joug de l'argent-roi? Le G20 a fait tout un barouf autour de son plan de résurrection. Mais pourquoi n'a-t-il pas évoqué la nécessaire prise de conscience morale que non seulement les financiers pointés du doigt mais surtout nous tous devons faire? Si nous voulons éviter de sombrer dans une nouvelle crise dans 10 ans, nous avons le devoir de revoir sérieusement notre rapport à l'argent. Mettons nos œufs dans le bon panier.

Les parents s'effraient à chaque fois qu'ils voient les pages Internet consultées par leurs enfants. Mais quand le pape parle de morale sexuelle, de la beauté divine de l'union de l'homme et de la femme, de la transcendance de l'amour, combien de divisions pour le défendre? L'Homme est appelé à aimer; il l'oublie trop souvent. Eros et Agapé, amour physique et amour charitable, sont indissociables. Mettons nos œufs dans le bon panier.

Le Triduum Pascal (jeudi, vendredi et samedi saints), c'est l'affirmation que la souffrance de Jésus rejoint la nôtre et qu'ensemble, nous allons ressusciter dans l'amour.

Tous nos œufs, bons et mauvais, nous devons les jeter dans le panier de l'amour. Ca semble certainement naïf pour beaucoup de lecteurs mais c'est le fondement de BeniNews.

En aimant au quotidien, nous faisons plus que de la politique ou de l'économie; en aimant au quotidien, nous faisons plus que de la géopolitique ou de la diplomatie; en aimant au quotidien, nous participons à la création d'une civilisation d'amour.

"I see love" (La Passion du Christ)