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BeniNews
17 décembre 2013

2013, c'était balèze

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Le froid hérisse mes poils et glace mon visage. Quelques décorations ici ou là, de rares chants dans les magasins et des cartes de voeux qui commencent à envahir ma boîte mail. La crèche est sur la cheminée du salon, la couronne de l'Avent sur la porte d'entrée et les tardives idées de cadeaux hantent mon esprit affolé. C'est bientôt Noël.

La fin de l'année est un moment privilégié. On analyse le passé, on respire le présent et on espère le futur. Que s'est-il donc passé en 2013?

Comme chaque année, 2013 a connu son lot de rires et de larmes, de guerres et de paix, d'inquiétudes et d'espoirs. Mais cette année, plus particulièrement, un drôle de combat a commencé à se jouer. Une partie de cartes dont les joueurs se sont dévoilés. On connait leur feuille de route, leurs alliés, leurs moyens. On connait même la fin ultime de la guerre, car le vainqueur est toujours illuminé par une étoile. Mais on ignore encore les petites victoires ou défaites des batailles quotidiennes. Alors on lutte avec joie, espérance et, espérons-le, beaucoup de charité.

Au début de l'année 2013, plus d'un million de personnes sont descendues dans la rue. BeniNews en a déjà longuement parlé, je n'y reviendrai donc pas plus que ça. Simplement pour dire que cette bataille-là fut un signal. "Ce n'est pas la fin. Ce n'est même pas le commencement de la fin. Mais, c'est peut-être la fin du commencement", haranguait Winston Churchill dans un contexte largement plus dramatique. Cette Manif Pour Tous fut bel et bien la fin du commencement. La fin du chien-de-faïence. L'abattage des cartes. Certains se disent que cette bataille est terminée, qu'il faut passer à autre chose, qu'il ne faut pas exacerber les tensions et blesser les hommes. Je pense qu'ils ont à la fois raison et tort. La bataille est terminée mais la guerre est commencée. Mon vocabulaire guerrier est sans doute mal choisi, car ce n'est pas une guerre contre des hommes mais contre des idées. La fermeté anthropologique ne s'oppose pas à l'amour ni à la compréhension des situations difficiles voire impossibles. Elle a permis des rencontres improbables, une réflexion intellectuelle nouvelle, un dialogue. Souvent, ce dialogue fut dur; parfois des mots furent inapropriés; quelquefois des intentions furent même mauvaises. Mais il y avait une justesse dans la mobilisation. L'enfant est un cadeau qui nait et grandit dans la complémentarité mystérieuse de l'homme et de la femme. La vie est pleine de surprises et offre à chacun d'accomplir sa vocation de différentes manières. Défendre le mariage, aimer ceux qui ont une autre vocation et espérer le bien commun en s'appuyant sur cette multiplicité de talents. La liberté ne réside pas dans l'individualisme; elle est un chemin qui mène au bien commun.

Au cours de l'année 2013, les impôts ont monté, les dépenses ont stagné et la morosité a gagné. Vous me direz que cela n'a aucun rapport avec le million de personnes roses, eh bien si: le bien commun. Aidé par une population relativement égoïste, l'Etat construit depuis trop d'années un système où il devient le décideur ultime. Il fait quelques promesses particulières, gagne des votes, dépense et maîtrise. Les promesses n'engagent peut-être que ceux qui les reçoivent mais elles coûtent souvent très cher. Au final, l'Etat éduque, l'Etat soigne, l'Etat emploie. Mais l'Etat ne prie pas et toute sa gestion manque fortement de perspective humaine. Comme dans un livre de science-fiction, l'Etat prend le contrôle de notre cerveau. Il nous dit ce qu'il faut penser, croire et faire... en dépensant. Pendant un temps, les gens s'en sont accomodés puisque l'Etat dépensait pour eux. Les hôtesses étaient mignonnes et le plateau-repas n'était pas si mauvais. Mais quand l'avion s'écrase, tout cela n'a plus aucun sens. Alors ils manifestent. Ils manifestent contre des avantages particuliers injustifiés; ils manifestent contre les remboursements d'IVG à tout-va; ils manifestent contre des taxes incomprises; ls manifestent contre une instruction déficiente et idéologique; ils manifestent contre cet Etat tentaculaire qui complique leur vie. Pourtant depuis plusieurs siècles, nous avons une réponse. Un principe qui fut même à la base de la construction européenne. La subsidiarité. Elle met en lumière l'importance des corps intermédiaires; elle redonne le pouvoir à la plus petite entité; elle libère les hommes sans nuir au raisonnement collectif. Elle permet à l'Etat de dépenser moins et de responsabiliser plus. Elle apporte à l'économie le souffle de la liberté créatrice et l'espérance de la famille constructrice. Sur le libre chemin vers le bien commun, nous n'avons pas encore enfilé les chaussures subsidiaires et nos pieds souffrent.

A la fin de l'année 2013, un putsch éthique a eu discrètement lieu. Les religions ont été mises au rencard, un sombre comité d'éthique a été modifié unilatéralement sur décision présidentielle et un institut de sondage est devenu Premier Ministre. Ne sachant comment faire passer ses lois qui portent atteinte au principe même d'humanité, l'Etat (toujours lui) a donc décidé de faire un putsch. Suivant le bon conseil de Bertold Brecht, nos gouvernants ont tout changé. "Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple." La première étape, à la manoeuvre depuis de longues années, fut l'étape médiatique. Rabâcher, rabâcher, rabâcher. La seconde étape fut atteinte il y a quelques mois. Transformer un comité d'éthique défavorable en un comité de tiques favorables. Dans n'importe quel livre d'histoire, il y aurait des mots qualifiant ce type de méthode mais dans la vraie vie en 2013, ça se fait encore. Puis vient d'arriver la troisième étape qui, je dois l'avouer, est tellement hallucinante qu'elle me surprend. J'ose donner à mes chefs le prix spécial du jury. Je suis bon joueur. Une inventivité que je ne soupçonnais pas et qui me prend comme la botte de Nevers. Alors que les hommes politiques passent leur temps à s'accuser de gouverner par les sondages, le gouvernement actuel a en effet décidé il y a quelques jours de l'assumer à 100%. Il a eu la brillante idée de nourrir le nouveau comité d'éthique favorable par... un sondage favorable truqué. Un très mauvais sondage qui ne respecte ni une taille minimale ni une diversité de points de vue. Juste 18 personnes qui pensent toutes la même chose sans rien n'y connaitre au sujet, interviewées par l'IFOP, lui-même missionné par les hautes autorités. L'IFOP, devenu Premier Ministre par l'opération du saint Esprit, a remis un rapport et nous voilà avec la France entière, représentée par 18 inconnus, favorables au "suicide assisté", terme marketing pour qualifier différemment l'euthanasie. Les bras m'en tombent. Nous ne sommes clairement pas dans le bien commun; nous ne sommes certainement pas dans la subsidiarité puisque l'IFOP et ses 18 ministres de comptoir ne représentent personnes; nous ne sommes définitivement pas dans la liberté. Nous sommes dans le néant.

Et elle est là la guerre. Le néant face à l'homme. Mais la bonne surprise de l'année est que nous bénéficions d'un allié de choix qui sera peut-être la clef de la victoire: le pape François.

Car 2013 fut avant tout l'année du pape François. Celui qui fit la une de tous les journaux, celui que le Times honore, celui que twitter retweet. Celui qui nous rappelle à tous que nous devons lutter pour l'homme par amour. Le plus pauvre, le plus souffrant, le plus triste. Celui qui nous recentre sur notre véritable objectif, l'homme créé à l'image de Dieu. Nous devons l'aimer enfant, nous devons l'aimer vieux, nous devons l'aimer pauvre. Mais nous devons aussi l'aimer quand il est perdu, qu'il s'égare, que nous ne le comprenons pas, qu'il fait des choix que nous n'approuvons pas. Celui qui nous commande de lutter par amour. Lutter en écoutant. Lutter en accueillant. Lutter pour l'autre et non pour nous. Celui qui nous demande beaucoup d'efforts mais qui nous montre que si le combat de 2013 était loin d'être parfait, celui de 2014 devra être plus beau. Celui qui nous offre des voeux de joie pour transformer nos coeurs.

Que 2014 soit autre pour tout le monde et que dans ce joyeux combat pour l'homme, nous n'oublions pas que celui qui gagne est un petit bonhomme souriant qui joue avec la paille.

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