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BeniNews
3 novembre 2010

Si vous voulez être amical, M. Arnault, il faut vous retirer

Image1Le Figaro publie ce matin une interview de Betrand Puech, héritier de la famille Hermès, et de Patrick Thomas, gérant du groupe Hermès International.

Le sujet : l'arrivée impromptue de LVMH au capital de Hermès (17% à ce jour).

Dans les journaux, à la radio, à la TV, sur le web, Bernard Arnault se défendait en qualifiant cette prise de participation à la hussarde de "amicale". Amicale évidemment de prendre en douce 17% via des structures au Luxembourg et au Panama. Amicale d'acheter des titres via des produits financiers subtils sans prévenir la famille.

Betrand Puech et Patrick Thomas sont clairs : "si vous voulez être amical, Monsieur Arnault, il faut vous retirer."

BeniNews n'est pas le porte-voix de Hermès. D'ailleurs, de mémoire, il n'y a pas de sac, pas de cravate, pas de chaussure (John Lobb) Hermès à la maison. En revanche, nous avons défendu à plusieurs reprises l'entrepreneuriat familial.

Nombre d'études démontrent la pertinence et la réussite des entreprises familiales. Gérées avec le souci supérieur d'un bien commun qui va au-delà de la simple rentabilité financière, elles sont parfois surprenantes d'efficacité. Hermès est de celles-là.

Patrick Thomas a cette jolie phrase dans le Figaro : "la maison Hermès, ce n'est pas une société, ce n'est pas qu'une signature, c'est un terreau culturel dans lequel poussent chaque saison les fleurs de la créativité. C'est un héritage formidable, une culture artisanale, une tradition de respect des hommes et des matières, une chimie très complexe. Cette culture est difficilement compatible avec celle d'un grand groupe. Ce n'est pas un combat financier, c'est un combat de cultures. Évidemment on pourrait doubler les bénéfices d'Hermès en cinq ans, mais Hermès en mourrait à petit feu."

Il y a de la communication derrière cela bien-sûr. Et quand il rappelle que la valeur de l'action Hermès a été multipliée par 35, nous ne sommes pas certain que ce soit une réelle source de fierté. La cohérence humaine de l'entreprise versus l'incohérence financière de sa valeur...

Mais il y a une réalité. Celle d'une entreprise familiale qui travaille, qui œuvre même à sa vocation de créer des produits magiques. Celle d'une entreprise comme une autre qui a des employés, des fournisseurs, des clients, des actionnaires qu'elle doit respecter. Celle d'une entreprise qui participe à sa manière à la construction du monde.

L'économie, ce n'est pas juste un jeu. Nous ne sommes plus à la belle époque des années 80 où Gordon Gekko, le héros de Wall Street joué par Michaeal Douglas, faisait sa loi cynique.

A moins que si. A moins que Bernard Arnault nous fasse un Wall Street 2.

LVMH ne connait pas la crise. LVMH n'a pas de panne stratégique. LVMH n'a rien à préserver. A moins que quelque chose nous échappe, il s'agit donc juste d'une tentative de raid. Et bien qu'il y ait du financier en BeniNews, cette finance-là ne nous intéresse pas. Cette finance-là nous rend triste.

Bill Gates donne, Bernard Arnault joue. L'argent est comme tout, il nécessite du discernement. Celui de sa vocation. La vocation de l'argent.

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