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BeniNews
2 avril 2010

Le chemin de croix de l'Eglise

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C'est le sujet chaud du moment. Nous en avions déjà parlé ici mais peut-être devons-nous en reparler. Encore et toujours. D'autant que le jour est propice. C'est long, trop long mais nécessaire.

Nous sommes Vendredi Saint et l'Église vit un calvaire avec Passion. Un véritable chemin de croix.

Pourtant, l'Église joue une transparence remarquable.

L'Église reconnait les fautes de ses membres :

De tout temps, l'Eglise a su reconnaitre ses fautes et celles de ses membres. Avec plus ou moins de réactivité, parfois avec retard mais toujours avec humilité.
Car l'Église a cette conscience de l'amour infini de Dieu pour les hommes et leurs petitesses. Elle sait qu'elle est composé d'hommes et de femmes qui ont leurs moments de beauté et de laideur. A chaque égarement, elle se repend.
Dès ses débuts désordonnés, elle a dû lutter contre ses démons. Saint Paul grondait ainsi les Galates : "maintenant que vous avez connu Dieu, comment pouvez-vous retourner de nouveau vers ces forces inconsistantes et méprisables dont vous voulez encore de nouveau être les esclaves?". (Galates 4, 9).
Aujourd'hui la faute est lourde. La faute est un crime ignoble. La faute est impardonnable par les hommes. Mais ce pape que certains fustigent fut le premier à hurler au sein de son Eglise. Celui qui, alors cardinal Ratzinger, avait envoyé une missive aux évêques pour leur intimer l'ordre d'être transparents; celui qui, devenu Benoît XVI, renvoya le très puissant Marcial Maciel avec dureté.
Au contraire du Libération de Serge July qui offrit sa tribune à de sombres défenseurs d'une pseudo-pédophilie glamour dans les 70's, au contraire d'un Cohn-Bendit qui fit des déclarations controversables dans un livre et de multiples interviews, Benoit XVI avoue et condamne. Il reconnait ses fautes, car l'Eglise est humble et ne peut admettre ce qui est contraire à son dogme.

Le dogme de l'Amour :

Car ce que nos médias branchés ont laissé dire à cette belle époque du sexe libre sans jamais s'en repentir, l'Eglise ne l'a jamais admis. C'est contraire à son dogme. Au dogme de l'Amour.
Le christianisme fait cette révélation unique que Dieu est Amour et que cet Amour est un absolu a rechercher dans toute existence.
Absolu du célibataire qui choisit d'aimer et de se consacrer entièrement à Dieu.
Absolu des époux qui choisissent de s'aimer et de transcender leur union en une complète communion.
Dans cet absolu résident les réponses à ceux qui fustigent.

Absolu du célibat :
Tout d'abord, le célibat n'est pas contre-nature lorsqu'il est choisi. Le christianisme oriental que certains donnent en exemple, loin de le supprimer, le sublime. Certes, il existe des popes mariés mais l'idéal orthodoxe depuis les premiers siècles est celui du monachisme. Celui du don total de l'homme pour Dieu.
Le prêtre célibataire tout à Dieu est comme Jésus lavant les pieds de ses disciples. Il est une présence du Dieu serviteur parmi les hommes. C'est un choix magnifique, fondamental. Qu'il y ait débat sur sa généralisation est une chose; que ce choix soit méprisé en est une autre.
Est-ce que le célibat transforme ces hommes en prédateurs pédophiles? Certainement pas. Comme il ne transforme pas l'ensemble des moines bouddhistes en prédateurs.
D'ailleurs, la quasi totalité des crimes pédophiles sont commis par le père, le grand-père ou le beau-père.
Ce qui nous amène au deuxième absolu : celui du mariage.

Absolu du mariage :
L'Eglise nous révèle que l'amour et la sexualité ne peuvent être dissociés. La sexualité de l'homme n'est pas la violence animale. N'est pas non plus une seule arme de reproduction. Elle est un chemin de communion. D'offrande de l'homme et de la femme.
C'est pourquoi l'Eglise lui recommande un sacrement : le sacrement de mariage. Dieu, par Son Esprit-Saint, s'invite dans cette union et participe à sa transformation en communion. Il donne aussi à cet amour conjugal la force d'être un amour missionnaire pour l'humanité.
Ce choix absolu du mariage ne peut se faire sans réflexion. Sans maturité. Sans une totale liberté. La liberté est donc un des piliers du mariage chrétien.
Si nous résumons, l'Eglise demande à des personnes libres de choisir le mariage au sein duquel s'épanouira une sexualité qui consolidera une communion qui elle-même rayonnera dans le monde.
Il parait ainsi clair que l'Eglise a dû condamner sévèrement les attitudes pédophiles qui existaient au sein de nombreuses cultures ancestrales et qui ont perduré (Mahomet épousa ainsi Aïcha alors qu'elle n'avait que 6 ans et consomma son union lorsqu'elle atteignit les 9 ans). Car ni un enfant, ni même un adolescent ne sont libres de leur choix.
Cet absolu de l'amour et de la sexualité fut, du reste, le point majeur des attaques contre l'Eglise. Celle des années 70's mais également celle qui existe dans nos médias actuels.
Ce qui pose une nouvelle question : quel est donc l'objectif du déferlement de ces derniers temps?

Que chacun se dévoile :

Derrière les critiques contre une Eglise qui commet des fautes se cache peut-être autre chose.
Quelles furent les critiques contre le système éducatif lors de scandales comme celui de Jersey? Aucune.
Quelles furent les critiques contre les chantres de la sexualité enfantine qui sont encore aujourd'hui de célèbres têtes d'affiche? Aucune.
Les critiques contre les actes de ces prêtres honteux sont justifiées. Les critiques contre des diocèses incompétents sont justifiées. Les critiques contre l'Eglise dans son ensemble ne le sont pas.
D'autant que les réponses sont douteuses.
On parle d'un pape rétrogade. On parle de célibat absurde. On essaie de faire de l'Eglise une association de joyeux lurons qui diraient simplement comme nos profs de caté d'autrefois que "Dieu est amour".
Le fond de l'affaire est sans doute ailleurs. Il tient dans l'exigence. Nous sommes des adolescents face à Dieu. Nous faisons des conneries, nous avons honte au fond de nous mais dès que notre père nous gronde, cela nous horripile.
L'Eglise est un chemin d'exigence. Elle nous rappelle que nous sommes créés à l'image de Dieu et non à l'image d'un lapin accroupi sur une lapine. Cette exigence, cet absolu sont le reflet de la beauté de Dieu. Et si Dieu nous semble inattegnable, l'Eglise nous offre des saints pour nous montrer que le chemin existe.
Ceux qui fustigent l'Eglise ne veulent pas être grondés. Ils veulent pouvoir diffuser la Ferme ou l'Ile de la Tentation; ils veulent pouvoir danser dans la rue torse nu et en bas résilles; ils veulent pouvoir aller acheter un petit enfant dans le ventre de quelqu'un d'autre. Ils veulent pouvoir être maîtres du monde.
Mais ils ne veulent surtout pas qu'un pape leur rappelle que ce monde, ils n'en sont que les co-créateurs et qu'ils devraient être humbles. Que nous devrions tous être humbles.
Que tous se dévoilent. Comme autrefois certains ont transférés Jésus à Ponce Pilate pour qu'il fasse le boulot à leur place, les fustigeurs d'aujourd'hui essaient d'accuser l'Eglise de pédophilie pour que d'autres anéantissent ce qu'ils détestent.

Pilate a cloué Jésus mais au bout du chemin du croix, il y eut la résurrection. Le cap que vit aujourd'hui l'Eglise a cette grâce de lui montrer à nouveau son chemin d'absolu. Nous sommes sur un chemin difficile. Un chemin impossible. Mais comme le rappelait Saint François d'Assise : "commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu'il est possible de faire et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir."

Pour s'engager : Appel à la Vérité

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Commentaires
B
Voici un article intéressant, fouillé et tempéré comme Jean-Marie Guénois sait le faire :<br /> http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2010/04/le-poids-dune-larme.html<br /> <br /> Le Vatican est complexe et bon nombre de journalistes ne vont pas en profondeur.<br /> Cet article creuse, c'est encourageant...
B
@ Hugo : il y a deux sujets bien différents dans ton post.<br /> <br /> Le premier concerne la critique des médias. Je pense les connaitre suffisamment pour oser les accuser quand ils le méritent. Sur le point en question, ils ne font pas leur travail. <br /> Ils peuvent avoir leur opinion sur Dieu, l'Eglise ou le pape mais ils ne peuvent tomber dans la critique facile.<br /> Tel que je te connais et si tu t'intéresses à la question, tu dois avoir lu et analysé les taux connus de prêtres pédophiles et les avoir comparer au reste de la population et surtout aux autres "professions" en lien avec des enfants ou des ados (car on confond souvent les deux...). Et donc tu dois t'être aperçu que le taux n'est pas plus fort et que le NY Times n'a pas cru bon de demander la démission de tous les ministres de l'éducation aux USA eu égard aux nombreux cas de pédophilie ayant eu cours parmi les profs de sport (6.000 cas aux USA).<br /> Pour le reste des critiques concernant Benoît XVI, c'est également le manque de boulot des journalistes qui n'ont absolument pas travaillé le droit canon (droit de l'Eglise), la réaction de Benoit XVI comparé à celle de la justice, etc.<br /> Je ne jouerai jamais le jeu de la persécution mais j'exigerai en revanche tant que je peux du professionnalisme.<br /> Comment peux-tu te faire ton jugement si tu n'as pas d'enquête objective et surtout travaillée?<br /> Je te recommande d'ailleurs de lire parfois des médias "catholiques" ou Zenit qui diffuse les propos du pape afin, au moins, d'avoir le point de vue adverse... en attendant d'avoir des médias d'enquête.<br /> <br /> Ton deuxième sujet est un débat récurrent. Pourquoi des hommes? Pourquoi pas de femmes prêtres? Pourquoi pas de prêtres mariés?<br /> Le NY Times relance pour la énième fois un sujet qui fait vendre.<br /> Ma première réaction : quelle importance de discuter de dogme ou même de tradition avec des personnes qui ne se définissent pas catholique, qui ne pratiquent pas, voire qui ne croient pas? Ai-je un avis sur le célibat des moines bouddhistes?<br /> Ma deuxième réaction est une certaine satisfaction. Le NY Times cite des écrits gnostiques et l'avoue. Cela tranche le débat : nous ne partageons pas la même foi... Je ne suis pas gnostique. La Gnose est louable mais est une autre religion. Tous les écrits gnostiques n'ont pas été "oubliés" du droit canon, ils ont été triés. L'Eglise a mis plusieurs siècles à confirmer ses textes et en a reconnu certains; elle a condamné la Gnose pour des raisons théologiques que je n'aurais pas la place d'expliquer ici. C'est un choix qui peut être combattu mais c'est surtout une croyance.<br /> Donc non, pour les catholiques Jésus n'est pas un initié, Marie-Madeleine n'est pas sa compagne ni physique ni spirituelle.<br /> Est-ce que cela rend la position de la femme difficile? Je ne crois pas. Je ne crois pas qu'il y ait de meilleures ou moins bonnes vocations. Si une femme n'a pas la vocation sacerdotale, cela ne signifie pas qu'elle n'a aucune vocation. Le NY Times cite les nonnes, c'est bien une vocation. Il pourrait citer les mères qui en sont une magnifique.<br /> La foi, c'est croire que ce que l'on ne comprend pas a une raison et va dans le bon sens. Et bizarrement ceux qui n'ont pas la foi en Dieu, le Christ et l'Esprit ont toujours un avis théologique...<br /> Je suis convaincu que la femme a un rôle, une mission, une vocation qui est tout aussi belle et que les femmes qui fréquentent les églises le comprennent, le vivent et le sourient.<br /> <br /> La foi ne se construit pas comme un roman. Elle n'est pas non plus un simple combat intellectuel.<br /> On peut être athée, gnostique ou déiste mais cela ne donne certainement pas le droit de sans arrêt vouloir critiquer ceux qui croient et qui finalement n'ont pas à rougir de ce qu'ils font.<br /> Car comme le rappelle le NY Times, même avec des exemples subjectifs, cette foi rétrograde et absurde est à l'origine de la majorité des belles actions d'un monde qui lui fait la morale.<br /> <br /> A la mort de Staline, on fait dire à Pie XII cette phrase : "maintenant, il va savoir combien on a de divisions."
H
A mes yeux, ce ne sont pas des critiques contre l'Église dans son ensemble qui sont proférées, mais des critiques très ciblées à propos d'actions de la part de plusieurs évêques ou cardinaux qui font preuve d'un inquiétant manque de jugement, et qui parfois suggèrent une préférence de protéger une certaine image de l'institution aux dépends de la protection des victimes.<br /> Le fait que cela implique aussi le pape Benoit XVI dans ses fonctions antérieures génère évidemment des vagues médiatiques, mais c'est une erreur que de se raccrocher aux vieux refrains de média qui n'ont d'autre but que d'avoir la tête de l'Église catholique. <br /> <br /> En ce qui concerne le mépris de la femme, l'Église a aussi des progrès à faire. Je recommande la lecture de l'article d'opinion suivant (pardon c'est en anglais...): <br /> <br /> http://www.nytimes.com/2010/04/18/opinion/18kristof.html
L
Bonjour<br /> <br /> Connaissez vous le journal de la grenouille ?<br /> http://journaldelagrenouille.unblog.fr/<br /> <br /> une reflexion quotidienne d'un Chrétien comme les autres qui se pose plein de questions et trouve quelques réponses dans les textes du jour.
S
Voilà, j'ai tout lu cette fois ; que dire de plus?<br /> Beaucoup de tartufes dans les médias...mais si ce n'était que ça...<br /> Ceux qui "veulent être les maîtres du monde" comme vous dites ne sont pas visibles à tout le monde.Je pense, avec tout le respect dû à toute personne,qu'il faut combattre leur idéologie sous-jaçente qui contient un immense mépris,pitoyable du reste,pour la femme.
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