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BeniNews
10 novembre 2009

L'humanisme fait-il avancer l'humanité?

Image3Cela fait un peu plus d'un an que ce blog existe. Oh, certes il n'est pas encore d'un esthétisme fou et a des fonctionnalités limitées par la compétence technique des BeniNewsers mais il a déjà abordé de nombreux sujets plus ou moins complexes.

Aujourd'hui, le sujet est dans la tranche des "très complexes", car l'humanisme que je veux discuter se pense et peut paraitre charitable.

Premier sujet : le jugement que vient de rendre le tribunal administratif de Besançon autorisant un une homosexuelle vivant en couple à adopter.

Il y a presque 2 ans, suite au refus du Conseil Général du Jura de permettre à Emmanuelle, célibataire qui n'avait pas caché son homosexualité, d'adopter un enfant, Emmanuelle et sa compagne étaient allées ester devant la fameuse Cour Européenne des Droits de l'Homme. Notre CEDH favorite (celle qui interdit les curcifix en Italie) avait évidemment condamné la France pour "discrimination sexuelle" mais n'avait pas pas pour autant effrayé le Conseil Général du Jura qui resta droit dans ses bottes... Jusqu'à ce qu'un tribunal administratif jurassien utilise les siennes pour lui botter le derrière. Faire une première. Et réjouir Noël Mamère.

Que dire?

Il faut parfois savoir affirmer des convictions désagréables ou incomprises. Je vais donc peut-être énerver voire choquer. Mais cette décision, je m'y oppose. Comme je m'oppose d'ailleurs à l'adoption par une personne célibataire.

Deuxième sujet : la proposition de loi sur l'euthanasie qui vient d'être déposée par 120 députés socialistes à l'Assemblée nationale et qui sera discutée le 19 novembre prochain.

4 ans après l'adoption de la loi Leonetti sur les droits des malades et la fin de vie (avril 2005) et un an après la remise d'un rapport évaluant son application, le groupe socialiste vient de déposer deux propositions de lois relatives à l'euthanasie auprès de la présidence de l'Assemblée nationale.

Que dire?

Il faut parfois savoir affirmer des convictions désagréables ou incomprises. Je vais donc peut-être énerver voire choquer. Mais cette décision, je m'y oppose.

***

Ces deux thèmes n'ont rien à voir l'un avec l'autre, à l'exception quand-même d'un point commun qui devient le fer de lance de la société contemporaine : l'humanisme.
Humanisme parce qu'il parait charitable aux yeux de beaucoup de permettre à deux personnes qui n'ont pas choisi leur orientation sexuelle de transmettre à un enfant tout l'amour qu'ils ont à donner.
Humanisme parce qu'il parait charitable aux yeux de beaucoup de permettre à une personne condamnée à mourir dans d'atroces souffrances de "mourir dignement" et paisiblement.

Humanisme... Quand je dis que le sujet est complexe, je veux peut-être dire que le mot est complexe.

Je ne détaillerai pas toutes les raisons qui me poussent à m'opposer à ces deux mesures, que j'ai déjà en partie expliquées (ici) et qui tiennent non seulement de la spiritualité mais également de l'anthropologie, de la sociologie, de la psychologie et de la philosophie. Mais il me semble que dans toute cette humanité, on oublie finalement ... l'homme.

L'homme est le cœur de la création. Le cœur de ce grand projet divin. Le cœur de ce mystère qui nous dépasse.

L'homme a été créé avec son fonctionnement, avec ses joies mais aussi ses souffrances, avec son amour et son besoin de l'Autre, avec ses talents différents et pas forcément cumulables, avec son incompréhension du mystère de la vie et son espérance. Avec sa transcendance.

Aujourd'hui, l'homme veut décider de son bonheur à la place de Dieu et commet une erreur fondamentale : il est trop libéral. Il veut forcer la "main invisible" de Dieu à aller dans son propre sens individuel. Nos décisions d'enfanter, d'adopter, de mourir deviennent des décisions prétentieuses de Monsieur Je-sais-tout. Dieu a créé l'homme et la femme? Je m'en fous, je me démerderai autrement. La mort et le mal existent? Je m'en fous, je me démerderai autrement. Je suis plus fort que Dieu.
Vraiment?

On me dira que ma religion n'est pas charitable avec certains et que je m'en fous, car je n'en suis pas. Pas homosexuel, pas souffrant, pas que sais-je... Oui et non. Peut-être que mon Dieu n'admet pas nombre de mes actes, que j'en suis conscient, que je fais avec, que je cherche à comprendre et que j'essaie de m'améliorer.

Toute cette histoire est résumée par une news du site Internet de Télé 2 Semaines. Frédéric Lopez, animateur de l'émission Rendez-Vous en Terre Inconnue, a décidé de dénoncer les people qui ont refusé de venir à son émission. Ainsi, selon lui, selon Télé 2 Semaines, selon Jean-Marc Morandini, Vanessa Paradis et Benoît Poolevorde qui préfèrent rester avec leur famille plutôt que passer plusieurs jours avec les papous ou les inuits seraient de mauvais bougres. Le développement durable: oui; la famille: fausse excuse.

Oui l'humanisme est devenue une drôle de valeur. Un nouvel humanisme veut balayer une vision ancestrale de l'amour familial. C'est étrange et parfois inquiétant. Car si c'est quand on met ses mains dans la prise qu'on comprend l'interdiction de Maman, c'est peut-être quand on aura été trop loin qu'on comprendra que les preceptes spirituels n'étaient pas forcément absurdes et que Dieu n'est pas un mauvais père.

Si l'humanisme s'intéressait à l'âme en plus du corps...

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Commentaires
B
Et puis surtout, on oublie une chose essentielle : la nature.<br /> <br /> Notre société est férue d'écologie quand il s'agit de protéger son air, ses beaux paysages et l'eau qu'elle boit.<br /> <br /> Mais quand la nature est difficile, quand la nature ne permet l'enfantement qu'entre un homme et une femme, quand la nature fait souffrir, alors il n'y a plus d'écolo. Il faut contourner la nature.<br /> <br /> La création est un tout indivisible. C'est cela son mystère. Si on perd le sens du mystère, si on cherche à contrôler l'incontrôlable, si on refuse l'humilité de ne pas comprendre ce qui nous gène, on risque de créer un monde qui n'aura plus de souffle.<br /> <br /> Le geste d'orgueil dont il est question, c'est celui de refuser les lois naturelles créées par Dieu ... ou Dieu sait qui... en faisant de la naissance, de la mort et finalement dans nos rapports à l'autre d'une manière plus générale, des phénomènes purement matériels alors qu'ils ne le sont pas. Quelles que soient nos croyances, l'homme restera un mystère.
B
C'est typiquement l'attitude que je critique. "Un geste d'amour".<br /> <br /> En es-tu sûr? Un geste d'amour envers qui? Envers l'enfant ou envers le parents? Envers le malade ou envers nous-mêmes qui ne le supportons pas?<br /> <br /> Il y a aujourd'hui des milliers de parents mariés qui souhaitent adopter et sont sur liste d'attente, c'est cela le problème crucial.<br /> <br /> Oui, il y a des problèmes plus pressants que de légiférer. Donc ne légiférons pas à la légère. Là, nous sommes d'accord.<br /> <br /> Le manque de compassion est lié à notre incapacité à accepter, soutenir, vivre la souffrance.<br /> Le manque de compassion des religions est une critique médiatique. Combien d'hôpitaux catholiques? Combien de cliniques, de centres de soin, d'assistance aux handicapés? Combien d'associations catholiques œuvrant dans les pays défavorisés?<br /> La majorité des organisations humanitaires sont encore aujourd'hui catholiques.<br /> Que les chantres de la compassion agissent ! Comme le disait Staline, "le Vatican, combien de divisions?" Et les humanistes plein d'amour alors, combien de divisions??<br /> <br /> Oui, nos sociétés devraient se préoccuper du manque de compassion. Réellement. Elles remarqueraient alors que ceux qu'elle critique font souvent largement plus que ceux qui critiquent.
H
Je ne suis pas certain de voir quels sont les préceptes spirituels qui condamneraient l'un ou autre de ces cas:<br /> - une femme homosexuelle qui élève un enfant avec amour<br /> - un enfant qui décide par amour d'abroger les souffrances de son père ou sa mère.<br /> <br /> Les deux sujets sont très certainement complexes et il est parfaitement normal que notre attitude à leur égard soit ambivalente, voire torturée. Et au-delà d'arriver à trouver son propre équilibre moral, légiférer sur ces sujets est presque impossible sans soulever des passions.<br /> <br /> Mais je dirai qu'il y a sans doute des problèmes bien plus pressants que de s'attaquer a deux actes qui proviennent d'un geste d'amour, pas d'un geste d'orgueil vis-à-vis d'une autorité divine.<br /> Peut-être que le manque de compassion dans nos religions ou le déclin de la spiritualité (pas forcément religion) dans nos sociétés devraient nous préoccuper davantage.
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